Après
120 années d'évolution,
pourquoi nos hérissons disparaissent
?
Des études statistiques anglaises, hollandaises
et allemandes démontrent que la population
de hérissons est passée d'environ 30 millions
dans les années 1950 à un million aujourd'hui,
dans chaque grand pays d'Europe. Et leur
disparition s'accélère dramatiquement
depuis dix ans avec les nouvelles générations
d'herbicides et de pesticides toujours
plus puissants et toxiques. Là où il y
avait 100 hérissons dans les campagnes,
il n'y en a plus que 3 à présent ! Pourtant,
les hérissons assurent une fonction primordiale
de substitution à l'agriculture intensive
en protégeant les récoltes, pour lesquelles
ils jouent un véritable rôle d'insecticide
naturel. Ce sont donc des acteurs de tout
premier plan pour l'agriculture, au même
titre que les abeilles. Les scientifiques
estiment également que le hérisson
est " une espèce parapluie ", autrement
dit une espèce protégeant toutes les espèces
qui partagent son habitat. Nous voulons
tous une alimentation plus saine : nous
devons donc sauvegarder avec force et
conviction cette espèce qui régule les
infestations de parasites et d'insectes
ravageurs. Que donnerons-nous à manger
à nos enfants quand les produits phytosanitaires
ne seront plus efficaces ou trop toxiques,
quand il n'y aura plus d'abeilles ni de
hérissons ? N'oubliez jamais qu'ils sont
les amis des jardiniers depuis la nuit
des temps!
Pour enrayer la disparition programmée
du hérisson d'ici 2030, nous avons besoin
d'une mobilisation massive.
Merci
donc de signer, de faire signer et de
relayer cette pétition :
https://www.change.org/p/sauvons-les-hérissons-en-danger
Des
pionniers, qui viennent de la nuit des
temps, une évolution de 60 millions d'années
!
Des
initiateurs d'agriculture et de civilisation,
en danger de disparition !
Doté
de remarquables capacités d'adaptation,
le hérisson a su traverser les âges avec
une étonnante vitalité. Si sa faculté
de se mettre en boule de piquants le protège
de beaucoup de dangers, il n'a pourtant
pas réussi à s'adapter aux dangers de
la civilisation moderne. Le hérisson,
comme son ancêtre Deinogalerix dont des
fossiles datant du Miocène ont été découverts
en Italie, appartient à la famille des
érinacéidés. http://carnivoraforum.com/topic/9810898/1/
Comme
les taupes et les musaraignes, les premiers
mammifères avec qui il partage certaines
caractéristiques anatomiques et génétiques,
il appartient à l'ordre des insectivores.
Les ancêtres de cette famille seraient
apparus il y a 60 millions d'années. Les
érinacéidés sont présents en Eurasie depuis
environ 45 millions d'années. On a même
découvert en Espagne le fossile d'un mammifère
à épines vieux de 127 millions d'années
!
Il
existe beaucoup de types de hérissons
sur divers continents, y compris un genre
apparenté en Asie, mais dont les représentants
sont dépourvus de piquants : les gymnures.
Ces espèces sont parfois très éloignées
sur l'arbre phylogénique, mais se ressemblent
par convergence évolutive. Les populations
de hérissons de Corse, des Alpes et des
franges orientales de la France appartiennent
à une branche issue de sujets ayant colonisé
l'Europe moyenne à partir de la péninsule
italique et du sud-est de la France, alors
que toutes les autres populations de France
et des îles Britanniques proviennent d'une
branche nettement distincte, issue de
la colonisation de l'Europe occidentale
à partir de la péninsule ibérique et du
sud-ouest de la France.
http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/10/14/un-mammifere-a-epines-vieux-de-127-millions-d-annees-decouvert-en-espagne_4789529_1650684.html
https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/60015/tab/fiche
Les
hérissons ont peu évolué depuis 15 millions
d'années. Ils étaient déjà présents bien
avant certains mammifères plus impressionnants,
comme les tigres à dents de sabre ou les
mammouths, à la plupart desquels ils ont
survécu. Comme la majorité des insectivores,
ils sont considérés comme les plus primitifs
des mammifères, leur évolution tenant
plutôt de l'adaptation en fonction du
milieu, comme les grandes oreilles des
hérissons du désert qui se sont rallongées
pour leur servir d'organe de thermorégulation.
http://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/h%C3%A9risson/184563
Le
hérisson est présent dans les cultures
dès l'Antiquité
En Égypte et en Mésopotamie, il est le
symbole de l'arrivée des beaux jours,
du soleil, et donc des récoltes abondantes.
Il est donc considéré comme un pionnier,
initiateur de civilisation, qui amène
l'homme à pouvoir se sédentariser grâce
à son rôle d'insecticide naturel qui s'avère
être fondamental pour l'agriculture, notamment
chez certaines peuplades turco-mongoles.
Puis, c'est en tant que partenaire qu'il
accompagne l'homme dans ses conquêtes
de nouveaux territoires. Le hérisson algérien
Atelerix algirus semble ainsi suivre l'expansion
arabe dans les îles et les côtes de la
Méditerranée au sud de l'Espagne et même
en France, où l'on a repéré quelques spécimens
dans les Pyrénées-Orientales et le Var.
Il serait d'ailleurs intéressant de connaître
sa géolocalisation dans le cadre du réchauffement
climatique, car il est particulièrement
adapté aux pays secs où il peut estiver
lors des étés sans nourriture. Rappelons
également que les Anglais introduisent
l'espèce dans les îles écossaises et anglo-normandes.
Les colons anglais prévoyants, en partance
pour la Nouvelle-Zélande, emmènent aussi
des hérissons, très efficaces pour réguler
les populations d'insectes qui endommagent
les cultures. La capacité d'adaptation
du hérisson a assuré le succès de son
introduction, même si 12 spécimens seulement
y sont amenés. Il en résulte une dégénérescence
génétique. http://oatao.univ-toulouse.fr/9334/1/Mennessier_9334.pdf.
L'agriculture
industrielle au milieu du XXe siècle
Mais
à l'arrivée de l'agriculture industrielle
au milieu du XXe siècle, la mécanisation
agricole, suivie des remembrements et
de l'augmentation exponentielle des champs
cultivés est fatale au développement du
hérisson. Rasage des haies, des sous-bois
et des bosquets et comblement des fossés
détruisent leurs principales aires de
nidification. Un nom typiquement anglais
lui a été donné en Grande-Bretagne : "
hedgehog ", qui signifie " cochon de haie
" ! Les machines les blessent également,
voire les déchiquètent, car les hérissons
ne creusent pas de terriers, mais nidifient
au-dessus de la surface du sol, dans des
tas de feuilles ou d'herbes. Sans oublier
les automobiles, toujours plus nombreuses,
qui les écrasent.
- les engrais font disparaître la rotation
des cultures et la mise en friche triennale
des parcelles, éliminant toutes les zones
de végétation sauvage qui hébergent la
biodiversité des insectes dont ils se
nourrissent.
-
les produits chimiques les empoisonnent.
Les pesticides qu'ils ingèrent par les
insectes, et les herbicides, par les insectes
herbivores qu'ils consomment. Les hérissons
étant au sommet d'une chaîne alimentaire,
les poisons se concentrent dans leur système
digestif, notamment dans leur foie. Le
plus létal d'entre eux est le métaldéhyde
des produits anti-limaces. Le hérisson
étant peu difficile quant à sa nourriture,
il peut aussi ingérer des substances toxiques
visant à éliminer les petits mammifères
des champs, ou de la mort-aux-rats.
Des
études statistiques anglaises, hollandaises
et allemandes démontrent que la population
de hérissons est passée d'environ 30 millions
dans les années 1950 à un million aujourd'hui,
dans tous les grands pays d'Europe. Et
il semblerait que leur disparition s'accélère
encore plus depuis une dizaine d'années
avec les produits phytosanitaires de plus
en plus puissants. Leur espérance de vie
étant passée de dix à deux ans, 600 000
hérissons disparaîtraient actuellement
tous les ans en Angleterre. Et même si
une femelle hérisson peut avoir jusqu'à
une dizaine de bébés sur deux portées
par an, cette fécondité n'est plus du
tout suffisante pour reconstituer les
populations.
"
Si nous agissons maintenant collectivement,
nous pouvons peut-être sauver
l'espèce pour les générations futures,
mais le temps nous est compté. "
http://www.dailymail.co.uk/news/article-3468697/Fears-vanishing-hedgehogs-half-say-ve-never-seen-creature-
garden.html
Pour achever la démonstration de cette
hécatombe, des données de 2016 démontrent
que, grâce encore une fois à ses capacités
d'adaptation, les hérissons se réfugient
dans les villes, où, comme les abeilles
sur les toits des immeubles, ils trouvent
des coins où s'installer et se reproduire.
Dans des jardins privés, où les particuliers
utilisent finalement moins de produits
chimiques que dans les champs, et dans
les parcs arborés des villes, quand ceux-ci
sont suffisamment plantés de haies pour
qu'ils puissent y trouver refuge, et de
feuilles pour faire leur nid. De manière
plus pathétique, ils trouvent des îlots
de survivance plus circonscrits encore
dans les résidences où ils se nourrissent
des croquettes laissées pour les
chats errants, les arrosages automatiques
leur apportant alors l'eau nécessaire
pour pallier la déshydratation due à ce
type de nourriture.
http://www.smithsonianmag.com/smart-news/secret-life-urban-hedgehogs-180959745/?no-ist
http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-3672893/Why-hedgehogs-love-city-living-Animals-thrive-urban-areas-just-countryside-provided-gardens-parks.html#ixzz4HAbQRvCI
On
constate parfois une ultime évolution
de leur adaptation. Car les hérissons
ont des comportements très différents
: certains mâles, mais aussi des femelles,
semblent être programmés pour partir à
l'aventure et disséminer leurs gènes loin
de l'endroit où ils sont nés. Ils ne se
mettent pas en boule devant l'homme et
ont même tendance à détaler. D'autres
femelles, mais aussi des mâles, sont très
casaniers et craintifs. Ils se mettent
en boule à la moindre alerte. Cependant,
dans les villes où les hérissons ont perdu
leurs prédateurs naturels comme les renards,
les blaireaux et les grands-ducs, ceux
qui se mettent en boule au lieu de détaler
se font encore plus facilement tuer par
leurs prédateurs modernes : ils sont écrasés
par les voitures. Il est donc évident
que dans les villes, ceux qui ont le "
gène coureur ", au lieu d'avoir le réflexe
de s'immobiliser au beau milieu des routes,
voient leurs chances de survie décuplée.
Et par sélection " naturelle urbaine "
si l'on peut dire, les hérissons urbains
pourraient rapidement perdre leurs réflexes
de se recroqueviller sur eux-mêmes. Et
leurs piquants leur étant moins utiles,
ils devraient raccourcir également. Et
ce assez rapidement, car, comme une hérissonne
peut être grand-mère en à peine 3 ans,
150 ans d'évolution chez les hérissons
équivalent à 10 000 ans d'évolution humaine
!
Malheureusement,
loin de nous l'idée de voir une nouvelle
espèce de hérisson urbain apparaître.
En effet, ceux-ci grandissent dans des
territoires clos, entourés d'autoroutes
et d'avenues. Aucun nouveau hérisson,
aucun nouveau gène ne peut donc entrer
ou sortir de ces écosystèmes fermés. Ils
se reproduisent alors entre frères et
sœurs et l'espèce dégénère totalement,
condamnée également à disparaître dans
les villes, à plus ou moins long terme.
Une note d'espoir se dessine pourtant
quand la municipalité d'Ipswich en Angleterre
veut embaucher un gardien pour ses hérissons
: http://www.francetvinfo.fr/animaux/au-royaume-uni-vous-pouvez-devenir-gardien-de-herissons-pour-28-000-euros-par-an_1531169.html
et quand en France, la ville de Saint-Prix
envisage un plan de sauvetage : http://www.gazettevaldoise.fr/2015/06/03/la-ville-de-saint-prix-veut-sauver-ses-herissons/.
Il
semble donc indispensable de mettre en
place des corridors écologiques à leur
intention, car si certains sont très sédentaires,
d'autres parcourent beaucoup de kilomètres
(jusqu'à trois en une nuit). Une étude
de l'école vétérinaire de Nantes est justement
en train de déterminer les grands corridors
biologiques existant dans les secteurs
urbains et périurbains, plutôt verts,
avant de lancer un tout nouveau chantier
de construction d'immeubles. Et ce, dans
un souci de préserver la biodiversité
au sein de la ville. Car le hérisson,
qui se situe en haut d'une chaîne alimentaire,
est considéré comme une " espèce parapluie
". >
Lire la page du Hérisson Espèce
parapluie et Espèce sentinelle.
o 26% des hérissons sont décimés par
intoxications chimiques (pesticides, tue-limaces)
etc.
o 24 % sont écrasés sur les routes
o 10% périssent par noyade, blessures,
brûlures, etc.
o
13% succombent d'épuisement et de faim
à cause de la destruction de leur
habitat et
encore une fois à cause des pesticides
qui font disparaître leurs sources
de nourriture (insectes)
> 73 % des causes de mortalité des hérissons
sont donc dues à l'activité humaine !
o 16% meurent de parasitisme
o 9% seulement sont victimes de leurs
prédateurs naturels, renards, blaireaux,
grands-ducs